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Découvrez Echopolite, label, plateforme et espace d'autopromotion de musique contemporaine

28 juin 2013

Nous nous sommes entretenus avec Hugo Bon, co-fondateur d'Echopolite, une plateforme labellisée de streaming et de téléchargement direct spécialisé dans la musique contemporaine.

Pouvez vous nous présenter Echopolite

Echopolite est une plateforme musicale qui compte 3 activités.

Nous sommes un label, au sens propre du terme. Nous produisons des artistes en physique et en numérique. Notre ligne éditoriale est assez claire : c’est la musique contemporaine de haute qualité, sans restrictions de genre. C’est-à-dire, que nous allons travailler avec des artistes de jazz ou de classique contemporain. Nous nous intéressons également à la pop et à l’électro dans nos derniers projets. Nous cherchons en priorité de l’innovation artistique.

Notre label est doublé d’un site de streaming et de téléchargement, Echopolite, qui compte actuellement 60 000 titres. Les titres sont issus de producteurs indépendants du monde entier et ils sont sélectionnés pour la qualité de leur démarche artistique et la qualité de leur catalogue.

Notre dernière activité met à disposition d'artistes non-produits un espace d'autopromotion sur le site d’Echopolite, soit sur la page d’accueil, soit sur les espaces réservés du site.

Quel type de contenus trouve-t-on sur Echopolite ? 

Echopolite est un site qui est au service de la découverte musicale. Le but est de faire connaître au public des musiques qui sont rares, sans limite de genre. L’internaute va ainsi accéder facilement à des œuvres nouvelles. Elles sont disponibles en streaming en haute qualité et en téléchargement en FLAC, (ndlr : un format non compressé) et en MP3.

Quel intérêt pour un label de disposer d'une plateforme de vente directe ? 

Plusieurs raisons nous ont poussé à créer autour du label une plateforme de streaming et de téléchargement. La première c’est qu’il est très intéressant de pouvoir rassembler des communautés de différents artistes avec qui nous allons travailler. Cela nous permet de proposer directement toutes les actualités et les nouveautés des artistes afin de créer une sorte de lieu d’échange entre les fans des artistes.

Deuxièmement, c’est parce que cela nous laisse une marge de manœuvre importante au niveau de nos productions. C’est-à-dire, que nous sommes libres de produire ce que nous voulons, sous la forme que nous désirons. Par exemple, nous avons fait la réédition d’un album de Lionel Marchetti, un compositeur de musique concrète.

Cela nous permet également de diversifier nos revenus. Lorsqu’une personne va aimer ou apprécier un des artistes que nous avons produits, on peut lui proposer aussi des œuvres et des artistes qui sont sur la plateforme.

L'abonnement est-il destiné à être le modèle dominant pour les plateformes de services culturels en ligne selon vous ? 

Le modèle dominant oui, on l’a vu avec les dernières chiffres de l’IFPI qui sont sortis pour 2012 : le streaming par abonnement a augmenté de 44% contre 12% pour le téléchargement entre 2011 et 2012­­. Je pense que cela va être le modèle dominant mais le téléchargement gardera quand même une place importante dans la musique en ligne. Notamment pour des sites comme le nôtre, avec un public composé de mélomanes, plus que de consommateurs massifs de musique. Nos clients viennent chez nous pour trouver certaines musiques et acheter ce qui les intéresse. D’autre part, je pense que la notion de possession est encore bien vivante, même dans le numérique.

Votre sujet de mémoire traite de l’encadrement des pratiques et des métadonnées*. Que pensez-vous des préconisations n°79 et n°80 du rapport de la mission "Acte II de l'exception culturelle" sur la création de registres ouverts de métadonnées, et au conditionnement de l'attribution des aides publiques au respect du format adopté ?  

Je les lisais avant de venir et mon avis personnel, qui n’engage que moi, est qu’il est encore trop tôt pour prendre ce type de décisions pour plusieurs raisons. En premier lieu, on va rencontrer une difficulté technique pour appliquer les standards internationaux, comme le DDEX, qui sont des standards extrêmement complets et qui demandent un niveau d’enrichissement des métadonnées assez élevé et donc, un coût assez important pour les acteurs.

Ce qui m’amène à mon deuxième point. Il conviendrait d’aider les acteurs de la musique à se procurer des métadonnées propres et enrichies, conformes aux standards internationaux. Pour cela, il faudrait attendre la Global Repertoire Database, qui verra le jour dans deux ans. Cette base de données devrait être ouverte à tous les acteurs.

Le troisième point est que si nous appliquons les préconisations du rapport Lescure maintenant, on risque de léser les petits acteurs. Par exemple, un site comme le nôtre peut travailler avec 5 ou 10 distributeurs indépendants. Chacun de ces distributeurs va nous fournir des métadonnées organisées différemment ou avec des formats différents. C’est à nous de les nettoyer, de les compléter et de les exploiter. Ces distributeurs sont dépendants des propres labels qui leur fournissent des métadonnées, souvent pas très complètes. Je pense qu’il faudrait donc d’abord un effort global et coordonné de tous les acteurs de la filière musicale pour faciliter l’accès aux métadonnées avant de sanctionner.

Tout cela serait bénéfique, autant pour un bon référencement de toutes les œuvres et donc pour la diversité culturelle, que pour l’innovation qui se nourrit de ces données. Evidemment, il est très important d’avoir des métadonnées standardisées pour pouvoir identifier les bons ayants droit et redistribuer les redevances de façon optimale.

Quelle est votre actualité ? 

Au niveau du label, le projet sur lequel nous travaillons actuellement sur l’album de Pierre Mottron, Home Safe, qui sort en décembre 2013. Son clip sort en juillet 2013 et sa tournée commencera en septembre. Il sera présent partout, à Paris et en France.

Le deuxième projet est la tournée de Luigi Grasso Quartet, un quartet de jazz, durant cet été, puis un nouveau projet qui arrivera en 2014.

Au niveau de la plateforme, nous prévoyons une augmentation du catalogue : des nouveaux accords sont en voie d’être finalisés. Nous allons également sortir une application en septembre 2013. De nouvelles fonctionnalités comme la webradio et la génération automatique de playlists seront disponibles sur le site début juillet 2013.

Je tenais enfin à rajouter que je suis enthousiaste à l’idée d’avoir le label "Offre légale Hadopi" et d’être reconnu, malgré la petite taille de la plateforme, comme un acteur du secteur avec lequel il faut désormais compter.

*Donnée intégrée au fichier servant à définir ou décrire une autre donnée : auteurs, titre de l’œuvre, titulaire du droit attaché à l’œuvre etc.