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3e vague du Baromètre usage IFOP-Hadopi

10 juillet 2013

Dans le cadre de sa mission générale d'observation, l'Hadopi conduit une à deux fois par an un baromètre standardisé pour évaluer le poids des pratiques et des perceptions des internautes en matière de biens culturels en ligne et renseigner les indicateurs de l'observation des usages fixés par le décret n° 2011-386 du 11 avril 2011.

La 3e vague du Baromètre "Hadopi, usages de biens culturels sur Internet : pratiques et perception des internautes français" a été conduite du 18 avril au 2 mai 2013. Les précédentes vagues ont été conduites en décembre 2011 et octobre 2012. La présentation de l'étude, en version courte ou complète fait figurer les écarts qui sont significatifs par rapport à la vague d'octobre 2012.

Télécharger le baromètre en version longue.

Télécharger le baromètre en version courte.

Télécharger la note de présentation.

La stabilisation des tendances

Plusieurs items donnant une lecture générale des pratiques de consommation se révèlent stables au cours des vagues successives, permettant de fixer des tendances nettes dans la consommation de biens culturels en ligne. 

Equipement et connexion

Une grande majorité d'internautes sécurise sa connexion WiFi, plus particulièrement ceux qui consomment de façon illicite, et plus de 80% d'entre eux se connectent via une connexion haut débit câble ou ADSL. L’équipement en smartphones, en mini PC ou tablettes continue de progresser et seuls les "téléphones mobiles" accusent un recul.

Gratuité

Le panier moyen s'établit autour de 19/20€ (et de 34€ au premier euros dépensé), sans que ne soit précisé si la consommation est licite ou illicite. Il est cependant plus élevé chez les consommateurs déclarant des usages licites que chez les consommateurs déclarant des usages illicites. Pour rappel, les « usages illicites » regroupent des consommateurs déclarant des usages exclusivement illicites ou mixtes, c’est-à-dire à la fois licites et illicites. Mais qu'elle soit licite ou illicite la consommation est reste avant tout et de façon très majoritaire gratuite (entre 75 et 90%).

Perception, freins et motivation 

L'accès à un paiement sécurisé, la marque et les conditions d'utilisation restent les 3 principaux critères d'identification de la licéité d'un site, avec l'existence d'un label ou le parrainage par un organisme de confiance pour ceux déclarant des usages illicites. Pour une part pouvant avoisiner les 10%, la présence de publicité est aussi un critère de légalité. Les internautes continuent de penser en majorité qu'un contenu payant est forcément légal (56%) et une part importante d'entre eux ne sait pas se prononcer sur ce point (28%).

Les motivations à consommer de façon légale restent la conformité avec la loi et le respect des créateurs. Ces deux items accusent néanmoins un léger recul. Les consommateurs ayant déclaré des usages illicites et les plus jeunes consommateurs mettent par ailleurs en avant la nécessité d'aider les jeunes artistes.

Les freins à la consommation licite reste le prix et le poids des habitudes. Il est intéressant de remarquer que le manque de choix comme la praticité des usages en revanche sont moins avancés par les internautes que lors des vagues précédentes comme étant des freins à la consommation licite.

Focus sur licéité de la consommation

Evolution selon les vagues barométrique entre 2012 et 2013

La consommation globale de bien culturel est en hausse. Les proportions de consommation licite et illicite sont globalement stables, la consommation illicite accusant néanmoins une légère hausse. La consommation illicite de séries en particulier passe de 9 à 13%.

Depuis 2011

La consommation globale de biens culturels dématérialisés est stable. La consommation licite a augmenté et la consommation illicite dans son ensemble (mixte ou exclusive) a diminué. Seule la consommation illicite exclusive s’est maintenue, faisant probablement écho à l’importance de l’habitude et du choix des consommateurs de se détourner de l’offre licite. 

Comparaison et mise à jour

Carnet de consommation 
Cette étude conduite en avril a déterminé le volume de biens culturels dématérialisés consommés en demandant aux sondés de remplir le détail de leur consommation sur une semaine. On retrouve les mêmes tendances quant aux proportions dans lesquels les biens culturels sont consommés de façon licite ou licite (davantage licite pour la musique, que pour les films ou les séries). En revanche, la plupart des résultats ne sont pas comparables : le carnet de consommation caractérise la licéité de la consommation à partir des œuvres et ce baromètre s’appuie sur des utilisateurs. Il est probable par exemple, que certains utilisateurs consomment beaucoup et « imposent » leurs tendances de consommations lorsque l’on analyse l’ensemble des œuvres.

Stratégie d’accès
Cette étude qualitative et quantitative en cours de traitement et dont le terrain a été réalisé du 29 mai au 26 juin 2013 s’intéresse aux procédés utilisés par les utilisateurs pour accéder aux contenus culturels, notamment de façon illicite. A cette occasion, et pour ce qui concerne la musique, les films et les séries TV, la question de la licéité de la consommation a été à nouveau posée au mois de mai (un mois après cette vague barométrique, menée fin avril). 

Avec les réserves qu'impose la comparaison de travaux distincts ayant des objectifs différents, l’importance de la différence notée sur une question rigoureusement semblable à un mois d’intervalle (le terrain du baromètre s’est déroulé du 18 avril au 2 mai 2013) doit être relevée. On y voit une diminution nette de la consommation exclusivement licite, vraisemblablement au profit d’usages mixtes, à la fois licites et illicites. Une telle tendance est un point d’alerte et s'analyse avec prudence. Elle pourrait être éclairée à moyen terme par des résultats d'audience lorsque le recul en permettra une observation correcte. Il s’agira de voir s’il s’agit d’une transformation durable des usages ou d’un résultat de circonstance.

Typologie

Les 5 types de populations identifiés en 2012 au regard de leurs pratiques de consommation de biens culturels dématérialisés demeurent clairement distincts. Mais la légère évolution de leur poids et de leur profil témoigne d’une certaine fragilisation des comportements.

Les ‘Numérivores’, un type en progression (22% des internautes [vs 16% en 2012], soit 29% des consommateurs de biens culturels dématérialisés) : plus jeunes et plus technophiles que la moyenne, ce sont de gros consommateurs de produits culturels qu’ils peuvent consommer illégalement par la force de l’habitude, tout en se déclarant sensibles aux avantages de l’offre légale.

Les ‘Pragmatiques’ (21% des internautes [22% en 2012], soit 29% des consommateurs) : Ils utilisent internet pour des occupations assez basiques. Ils y consomment plus de logiciels que la moyenne et épisodiquement de la musique et des séries. Internautes les moins dépensiers de l’échantillon, ils cherchent avant tout à combler leurs faibles besoins de la manière la plus économe possible et sont prêts à avoir recours à de l’illégal.

Les ‘Passionnés attentifs’ (20% des internautes [vs 22% en 2012], soit 29% des consommateurs) : un peu plus jeunes que la moyenne, gros consommateurs de produits culturels créatifs et ludiques, ils consomment plus que la moyenne de manière légale mais n’excluent pas de recourir à l’illégal afin d’avoir accès à des produits conformes à leurs attentes (transgression pas vraiment perceptible en 2012).

Les ‘Culturels légaux’ (8% des internautes [7% en 2012], soit 11% des consommateurs) : plus âgés mais néanmoins plus fréquemment connectés, ils sont presque exclusivement consommateurs de livres sur Internet, dans la légalité plus souvent que la moyenne.

Les non consommateurs (29% des internautes [vs 33% en 2012]) : rarement connectés, ils n’ont pas consommé de produits culturels lors des 12 derniers mois. N’étant pas consommateurs, ils ne se sentent pas concernés par le débat légal / illégal.

Cette étude, dont la réalisation a été confiée à l’institut IFOP, repose sur une large taille d’échantillon (1 502 internautes interrogés), une représentativité obtenue grâce à la méthode des quotas (sur sexe, âge, CSP, région d’habitation et fréquence de connexion à internet), et une vérification de la qualité des résultats (redressement léger, vérification statistique, etc.).

Comme pour les autres travaux d’observation, dans leur note de présentation ces résultats sont mis en perspective avec des études déjà réalisées ou en cours d’analyse. Cela permet également de valider certains points de cohérence.  

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