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Pratiques sur Internet et dépenses culturelles

19 juin 2014

L'Hadopi (DREV) publie une étude quantitative visant à analyser l’articulation entre les pratiques de consommation sur Internet et les dépenses culturelles en général, permettant donc notamment de répondre à la question de savoir s’il existe un lien entre les pratiques illicites et les dépenses culturelles.

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METHODOLOGIE

La réalisation de cette étude quantitative sous la forme de carnets de consommation en ligne à été confiée à l’Ifop. 2 101 internautes Français âgés de 15 ans et plus ont détaillé leurs acquisitions (gratuites et payantes) d’œuvres culturelles (physiques et dématérialisées) sur 4 semaines.

  • Il s’agit dans un premier temps de définir le panier moyen dépensé par les internautes français pour la culture (œuvres physiques et dématérialisées).  
  • Ces informations permettent dans un second temps de déterminer les facteurs explicatifs de la dépense pour ces biens culturels.
  • Une modélisation mathématique (régression) permet ensuite d’étudier la corrélation entre ces différents facteurs et les montants dépensés.  
  • Enfin, l’agrégation des résultats permet de faire émerger des profils type de consommateurs (typologie) mettant en exergue le lien entre leurs pratiques de consommation sur Internet et leurs dépenses culturelles en général.

RÉSULTATS

Composition du panier moyen de dépenses culturelles

En moyenne, les internautes français ont dépensé 80€ pour la culture au cours des 30 derniers jours. Les biens culturels « physiques » représentent l’essentiel de ces dépenses. Pour la musique et les livres, la consommation gratuite - licite ou non - peut donner lieu à une intention d’achat dans une proportion à considérer : 37% pour la musique et 42% pour les livres et BD.

Facteurs explicatifs du panier moyen

La corrélation entre le panier moyen et les facteurs pouvant expliquer son montant a été étudiée. Elle permet de déduire le poids relatif de ces facteurs dans la détermination des dépenses mensuelles. Les facteurs les plus liés au montant des dépenses culturelles sont la fréquence des pratiques (coefficient de corrélation de 0,47 - poids relatif 25%) et l’appétence pour la culture (coefficient de corrélation à 0,30 - poids relatif 16%). A l’exception du revenu (12%), le poids relatif des autres facteurs étudiés pour la détermination des dépenses mensuelles est inférieur à 10%. En particulier, le coefficient observé pour la nature licite/illicite de la consommation (0,14) ne permet pas de considérer que ce paramètre soit corrélé au montant de la dépense. A fortiori, il n’y a pas de lien de causalité entre la consommation illicite et les dépenses culturelles.

Typologie des consommateurs

L’analyse permet de dégager une typologie de consommateurs.

On distingue 6 profils types Boulimiques (9%), les Distants (18%), les Accros à la scène (17%), les Sélectifs (22%), les Matérialistes de la culture (13%) et les Jeunes digitaux (21%).

Parmi ceux présentant un taux de consommation illicite supérieur à la moyenne, on identifie :

  • Majoritairement (21%), les « jeunes digitaux » : ils disposent de faibles revenus mais d’une bonne maîtrise des technologies. Ils présentent le plus fort taux de consommation illicite et l’un des plus faibles montants de dépenses culturelles (52 vs. 80 en moyenne).
  • En mineur (9%), les « boulimiques » : ils sont quarantenaires urbains, actifs, plus aisés que tous les autres et ultra-consommateurs. Ils sont le panier le plus élevé (264 vs 80 en moyenne). Ils consomment tous les biens sous toutes leurs formes, i.e. majoritairement payante mais aussi notamment gratuite et illicite.

On note enfin que 6% des internautes français on déjà participé au financement d’un projet en crowdfunding.

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