Ainsi, le CNC a mis en commun les films proposés à ce jour sur 14 plateformes, avec un widget que certains sites partenaires mettent déjà en avant (Allocine, Première, SensCritique, Télérama) et un moteur de recherche muni de différents critères (http://vad.cnc.fr/). Avec le trafic généré par ces sites, le CNC entend ainsi toucher le public le plus large en l’incitant à choisir une offre légale plutôt que de se tourner vers le piratage.
Le travail du CNC et l’implication de partenaires majeurs de la filiale du film en France sont d’excellentes nouvelles pour la protection des droits et la diffusion des œuvres sur Internet. En effet, comme l’a indiqué Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, lors de son discours prononcé lors du lancement de ce service : « Le développement de l’offre légale est la première étape, et la plus importante, de la lutte contre le piratage ».
Cette initiative collective, attendue et positive, s’inscrit dans le prolongement des efforts engagés ces dernières années, sur la base de deux constats. Premièrement, le développement de l’offre légale est effectivement une des façons les plus efficaces, économiques et pérennes de lutter contre le piratage des œuvres sur Internet. Deuxièmement, les internautes recherchent une œuvre plutôt qu’un site. Il est donc essentiel de leur permettre d’accéder de façon simple et rapide à l’œuvre qu’ils recherchent.
Ces convictions, acquises grâce à l’observation des usages, trouvent ici une concrétisation extrêmement bienvenue. Avec des moyens autrement plus importants, elle prolonge et complète la démarche engagée début 2014 avec la création du site offrelégale.fr puis l’expérimentation de l’Hadopi, lancée le 4 novembre dernier, visant à mutualiser plusieurs catalogues d’acteurs de la vidéo à la demande sous licence ouverte, dans une démarche d’ouverture des données. Les informations recueillies dans ce cadre sont libres et réutilisables par des particuliers et des développeurs (une première application avait d'ailleurs été mise en ligne suite à la publication de ces données). En plus des six plateformes d’ores et déjà engagées dans cette démarche, dont des diffuseurs de séries télévisées, parmi lesquelles Arte, Imineo, Vodeo, Jook Video et Carlotta, trois autres plateformes (Myskreen, Wuaki, LovemyVOD) ont manifesté leur volonté de participer au projet.
Ces avancées ne doivent pas nous inciter à nous en tenir là. Un moteur de recherche en version beta, un système permettant la récupération automatique des catalogues des plateformes participantes, ainsi qu’un codecamp (travail en commun de développement axé sur la réutilisation, l’amélioration et la modification d’un service, programme ou de données), organisé en partenariat avec l’école d’ingénieurs en informatique ETNA viendront bientôt compléter ce dispositif, toujours dans une démarche résolument orientée vers les internautes.
La démarche du CNC prouve que des initiatives innovantes créent des dynamiques et font bouger les lignes. Elle montre également que la coopération entre institutions, entre plateformes, et entre tous les acteurs attachés au développement de l’offre culturelle en ligne est non seulement souhaitable, mais aussi possible !