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Colloque Hadopi - 7 février 2019

Stratégies internationales de lutte contre le piratage
des contenus culturels et sportifs

Ce jeudi 7 février 2019, l’Hadopi, en lien avec la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, réunissait au Palais du Luxembourg plus d’une vingtaine d’experts internationaux dans le cadre d’un colloque destiné à interroger les différents modèles de lutte contre le piratage mis en place à l’étranger, à partager les meilleures pratiques et à éclairer les pouvoirs publics français en vue d’un renforcement de l’action publique en faveur de la protection des droits sur Internet.

Des parlementaires, des universitaires spécialistes du droit d’auteur, des représentants d’organisations internationales, d’autorités publiques étrangères et d’ayants droit ont participé à une journée de débats et d’échanges au cours de tables rondes organisées autour de quatre grandes thématiques : observation de l’écosystème illicite et sensibilisation du public ; listes noires et autorégulation ; mesures répressives à l’encontre des sites et des internautes ; injonctions judiciaires ou administratives de blocage.

Cet évènement accompagnait la publication d’un rapport de veille internationale de l’Hadopi qui analyse les dispositifs de protection des droits dans 23 pays étrangers. Face aux pratiques croissantes du piratage des retransmissions sportives, l’Hadopi a inclus dans le champ de son analyse ce phénomène qui comporte de nombreux points communs avec le piratage des œuvres culturelles.

Le président de l’Hadopi, Denis Rapone, a ouvert le colloque en précisant avoir voulu, dès son arrivée à la tête de l’Autorité, « réinvestir ce champ qui est celui de la réflexion, du partage d’expériences, du débat prospectif, de la coopération avec nos partenaires étrangers et de la mutualisation de nos travaux ».

À cette occasion, Denis Rapone a réaffirmé sa détermination à renforcer l’action de l’institution et à l’inscrire dans une nouvelle dynamique, affranchie des vaines polémiques du passé : « Certains ont pu spéculer sur la disparition pure et simple de notre institution ou, à défaut, sur son affaiblissement. Je le dis tout net : nos contempteurs, qui ont voulu instruire un procès en sorcellerie numérique à l’encontre de l’Hadopi, se sont mépris sur notre capacité à poursuivre résolument notre action, car elle n’est rien d’autre que la mise en œuvre d’une politique publique essentielle qui, à travers la lutte contre le piratage, vise à la préservation de la richesse de la création et de la diversité culturelle ».

Il était attendu de cette journée d’échanges qu’elle puisse éclairer les pouvoirs publics sur les évolutions à conduire pour mieux lutter contre le piratage des contenus culturels et sportifs. « Je crois en effet, a indiqué le président de l’Hadopi, qu’il est devenu nécessaire au plan national d’envisager une modernisation de nos moyens d’action contre le piratage ». L’Hadopi, riche de ses dix années d’expérience, « apparaît pleinement légitime pour organiser et coordonner un renforcement de l’action publique dans ce domaine », a-t-il ajouté.

Intervenant à son tour à l’ouverture du colloque, Catherine Morin-Desailly, présidente de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a souligné les enjeux liés au piratage : « Le piratage représente 1,18 milliard d’euros en 2017, soit le double du budget du CNC, le triple du montant des crédits d’impôt et cinq fois les investissements de Canal Plus. Lutter contre le piratage, c’est lutter pour la préservation de la création dans un monde bouleversé par l’émergence du numérique ».

Le sénateur Jean-Pierre Leleux, vice-président de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, qui introduisait la table ronde consacrée aux différents dispositifs d’autorégulation mis en place à l’étranger, a, quant à lui, affirmé : « Notre pays a besoin de préserver et développer sa propre voie en matière de lutte contre le piratage en tenant compte de la volonté d’avancer ou non des différents acteurs. Le dialogue doit se poursuivre, mais il y a urgence à agir. Croyez bien que nous sommes déterminés, le moment est venu d'écrire l'acte 2 de la Hadopi ».

A l'issue de son discours prononcé lors des débats relatifs à la répression des atteintes aux contenus culturels et sportifs, Aurore Bergé, députée des Yvelines, membre de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale et auteure du rapport de la mission parlementaire d'information sur une nouvelle régulation de la communication audiovisuelle à l'ère numérique, a ajouté : « Des années d’immobilisme ont contribué à laisser se développer des pratiques délétères pour la création et les créateurs. Il y a urgence à agir : allons au bout de la logique de la réponse graduée, dotons la HADOPI de nouvelles compétences pour lutter efficacement contre le streaming – notamment du sport – et le téléchargement direct. »

Partenaires : le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), le Comité national anti contrefaçon (CNAC), l’École de formation professionnelle des barreaux (EFB), Dalloz IP/IT, l’Association française pour la protection internationale du droit d'auteur (AFPIDA), l’Union des fabricants (Unifab), le Club des régulateurs et Challenges.

Programme

PROGRAMME DU COLLOQUE

7 février 2019

8h30 : Accueil des participants

9h00 : Discours de Denis RAPONE, Président de l'Hadopi

9h15 : Discours de Catherine MORIN-DESAILLY, Présidente de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat

*** LES COLLABORATIONS ENTRE ACTEURS PRIVÉS ET ACTEURS PUBLICS ***

9h30 : L’observation de l’écosystème du piratage et la sensibilisation du public

Les travaux d’observation et de caractérisation de l’écosystème du piratage

Visionnage de l’infographie sur l’écosystème des acteurs du piratage réalisée par l’Hadopi
Pauline BLASSEL, Secrétaire Générale de l’Hadopi
Paul MAIER, Directeur de l’Observatoire européen des atteintes aux droits de propriété intellectuelle de l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO)

Les campagnes de sensibilisation des internautes

Visionnage de campagnes étrangères de sensibilisation des internautes
Ian MOSS, Directeur Affaires Publiques, British Phonographic Industry (BPI –Royaume-Uni)
Sylvie FORBIN, Vice-directrice générale, Secteur du droit d’auteur et des industries créatives, Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI)
Delphine SARFATI-SOBREIRA, Co-présidente du groupe de travail "Communication et sensibilisation" du Comité national anti-contrefaçon (CNAC)

11h30 : Listes noires et auto-régulation

Ouverture des débats

Jean-Pierre LELEUX, Vice-Président de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat
 

Les mesures de stigmatisation des acteurs récalcitrants selon l’approche dite « Name and Shame »

Susan WILSON, Attachée Propriété Intellectuelle, United States Mission to the E.U. (États-Unis)

Les mesures d’assèchement des sites selon l’approche dite « Follow the money »

Steven SALWAY, Detective, City of London Police, Police Intellectual Property Crime Unit (PIPCU) (Royaume-Uni)

La stratégie danoise, mesures d’assèchement et blocage conventionnel sous l’égide du juge

Maria FREDENSLUND, Directrice, RettighedsAlliancen

La stratégie portugaise, le blocage conventionnel sous l’égide de l’administration

Daniela ANTÃO, Secrétaire Générale, Associação dos Operadores de Telecomunicações (APRITEL)
Carlos EUGENIO, Secrétaire général, Movimento Cívico Anti Pirataria na Internet (MAPINET)

 

Pause déjeuner 

*** LA REPRESSION DES ATTEINTES AUX CONTENUS CULTURELS ET SPORTIFS ***

14h30 : Les mesures répressives

Ouverture des débats

Aurore BERGÉ, Députée des Yvelines, membre de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée Nationale

Les mesures à l’encontre des internautes et des sites

Silke VON LEWINSKI, Professeur à l’Institut de propriété intellectuelle Max Planck à Munich (Allemagne)
Tim KUIK, Directeur, Stichting Bescherming Rechten Entertainment Industrie Nederland (Stichting BREIN – Pays-Bas)
Taejin LEE, Directeur des affaires internationales, Online Protection Team - Online Protection Bureau, Korea Copyright Protection Agency (KCOPA - Corée du Sud)

Les actions policières pour la saisie et la fermeture de sites

Bogdan CÎINARU, Intellectual Property Crime Coordinated Coalition - IPC3, European Police Office (Europol)

16h15 : Les injonctions judiciaires ou administratives de blocage

Ouverture des débats

Alexandra BENSAMOUN, Professeur de droit privé à l'université de Rennes 1 (IODE) et directrice du Master 2 Propriété Intellectuelle fondamentale et technologies numériques à l'université Paris-Sud/Paris-Saclay, membre du Collège de l’Hadopi

Panorama des mesures de blocage dans le monde

Okke DELFOS VISSER, Directeur du Service juridique de la Motion Picture Association pour la région EMEA comprenant l’Europe, le Moyen Orient et l’Afrique (EMEA)

Les injonctions judiciaires dynamiques

Tim COOPER, Directeur de la protection des contenus, ou Mathieu MOREUIL, Directeur des relations internationales pour le Football et des affaires européennes, Premier League (Royaume-Uni)

Les modèles de blocage administratif avec ou sans intervention du juge

Maria CARDENAL MUNOZ, Secrétaire de la seconde section de la commission de la propriété intellectuelle, Ministère de l’éducation, de la culture et des sports (Espagne)
Giorgio GREPPI, Directeur adjoint, Audiovisual media services Directorate, Autorità per le Garanzie nelle Comunicazioni (AGCOM – Italie)

17h30 : Discours de clôture de Franck RIESTER, Ministre de la Culture (sous réserve)

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