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Publication d’une étude sur le très haut débit : nouveaux services, nouveaux usages et leur effet sur la chaîne de la valeur

6 mars 2012

Un groupement de commandes composé de l’ARCEP, le CNC, le CSA, la DGCIS, la DGMIC et l’HADOPI a confié la réalisation d’une étude sur le très haut débit.

La direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS), la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI) et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), constitués en groupement de commandes, ont mandaté Analysys Mason afin de réaliser une étude sur les futurs usages et services, en particulier audiovisuels, des réseaux à très haut débit fixe (THD) et sur l’impact du déploiement de ces réseaux en termes de développement des usages existants.

Cette étude propose une analyse prospective, en s’appuyant sur un état des lieux du marché français, une comparaison avec des pays étrangers représentatifs en matière de THD (Japon, Etats-Unis, Suède, Australie et Royaume-Uni) et une analyse des avantages du THD par rapport au haut débit.

Voici les principales conclusions qu’Analysys Mason a tirées de son étude réalisée entre février et juillet 2011.

Paradoxalement, les atouts du haut débit sont actuellement autant d’éléments pouvant limiter à court terme l’adoption du THD

La bonne qualité du réseau en cuivre français, l’excellent rapport qualité/prix des offres à haut débit a permis l’émergence en France d’un marché haut débit parmi les plus développés et les plus compétitifs au monde. Ces atouts peuvent constituer autant d’éléments freinant à court terme le développement du THD. En particulier, les consommateurs ne perçoivent pas encore clairement les avantages du THD par rapport au haut débit.

Actuellement, les bénéfices du THD dépendent principalement de l’intensité des usages des utilisateurs

Malgré la supériorité technique du THD par rapport au haut débit, les apports semblent à ce stade limités en termes de nouveaux services et usages, et les offres THD actuellement proposées par les opérateurs amènent peu de services supplémentaires par rapport aux offres à haut débit les plus larges.

Par conséquent, dans un contexte où les technologies de l’information et de la communication prennent une importance croissante dans tous les secteurs de l’économie et dans le quotidien des citoyens, les bénéfices du THD dépendent essentiellement de l’intensité des usages. Cette intensité progresse rapidement, notamment en raison du développement des services basés sur la vidéo (non linéaire), de l’augmentation de la qualité des formats vidéo et des usages simultanés qui génèrent un besoin important en débit. En pratique, le THD facilite la consommation et permet l’évolution de nombreux services existants. Parmi ceux-ci figurent : les services audiovisuels en « accès direct », dits « over the top », disponibles sur les téléviseurs connectés les formats techniques en cours d’émergence (ultra-haute définition, 3D) ou se généralisant (haute définition) ; les services et applications fondés sur l’informatique distribuée aussi appelé « cloud computing »..

Le THD permet donc dès aujourd’hui aux utilisateurs de nombreux services déjà existants de bénéficier d’une expérience nettement plus fluide que ne le permet le haut débit.

À plus long terme, devraient se généraliser de nouveaux services « tout-réseau » destinés au grand public et aptes à tirer pleinement parti des performances du THD : la vidéoconférence résidentielle, la télémédecine et l’optimisation des soins, le télétravail et la téléformation, des nouveaux services de l’éducation fondés sur l’utilisation d’outils numériques interactifs, l’informatique sociale, basée sur le principe de partage des ressources informatiques etc.

La chaîne de valeur sur le THD est en pleine évolution. Le développement des modèles de services en « accès direct » remet en cause les modèles traditionnels.

Le développement des modèles de services en accès direct et l’arrivée massive des téléviseurs connectables dans les foyers devraient se faire au bénéfice du consommateur mais pourraient réduire les perspectives de revenu additionnel que les opérateurs tireraient du THD. Ainsi, les opérateurs pourraient être réduits à de simples transporteurs de contenus, contournés (ou « désintermédiés ») par les services en « accès direct ». De même, les mécanismes de financement de la création, qui reposent sur les chaînes de télévision et sur les distributeurs, pourraient être affectés par l’arrivée de nouveaux concurrents sur leur terminal de prédilection, le téléviseur.

Au vu du nombre limité de services spécifiques au THD pour lesquels les utilisateurs sont actuellement prêts à payer, il est difficile d’estimer précisément les revenus incrémentaux du THD qui permettent d’assurer le financement des réseaux THD. De nouveaux modèles économiques apparaissent entre fournisseurs de contenus et opérateurs. La maturation du marché validera les modèles économiques les plus pérennes.

À l’étranger, des politiques interventionnistes favorisent le THD

L’exercice de comparaison internationale a montré que les pays voulant favoriser le THD ont adopté des politiques interventionnistes (incitation, investissement gouvernemental ou co-investissement des collectivités locales) ou des cadres réglementaires favorisant le THD et la concurrence. L’étude souligne également que le développement du THD est souvent corrélé au différentiel de qualité par rapport au haut débit disponible, bien que la valeur ne repose pas uniquement sur l’augmentation du débit. En effet, l’accès à des services tels que la VoIP ou l’IPTV, non nécessairement disponibles sur des réseaux HD à l’étranger, constituent à ce titre de réels bénéfices pour certains nouveaux utilisateurs de réseaux THD. Néanmoins, aucun nouveau service ou usage lié exclusivement au THD n’a encore été identifié dans le cadre de cette étude et les différences de consommation de contenus ne sont pas encore significatives.

Cliquez sur ce lien pour télécharger l'étude.

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